En direct des Jeux – vendredi 15 septembre 2000

Le fait du jour

Il faudra compter avec Rolland et Andrieux !

C’est un deux sans barreur des grands jours qui a obtenu son billet pour la finale olympique puisqu’"à l’enlevage", 12/100e de seconde, Rolland et Andrieux ont soufflé la première place aux Britanniques.

Par contre, la déception est venue avec les rameurs du quatre sans barreur Bosquet, L. et A. Béghin et Fauché. Quatrièmes de leur série en demi-finale, ils se sont fait surprendre par les Slovènes et les Américains.

"Les rameurs (ndlr : quatre sans barreur et deux de couple) manquent d’agressivité, ils sont trop sages. Ce n’est pas suffisant d’avoir un bon dernier 300 mètres. On s’approche du troisième, mais on ne le double pas !", voilà comment Eberhard Mund analyse le comportement des deux équipages masculins. D’ailleurs, lorsque l’on interroge les rameurs dès leur retour dans le parc à bateaux, ils ne savent pas vraiment ce qui leur arrive. Que ce soit le chef de nage Gilles Bosquet ou Laurent Béghin, ils admettent "avoir raté leur premier 500 et ne pas savoir ce qu’il s’est passé après." De son côté, l’entraîneur Pascal Berrest est tout autant bouleversé : "Un départ en demi-teinte lors d’une telle épreuve, ça ne pardonne pas. Nous avons été battus et surpris par des équipages (Slovénie et Américains) issus des régates de qualification que nous n’avions jamais rencontrés." Pendant que les Français souquent ferme pour coller à cette illusoire troisième place, les Anglais avec Pinsent, Foster, Redgrave, et Cracknell filent vers une victoire confortable.

Auparavant, le deux de couple hommes avec Kowal et Hardy, qui a pourtant réussi un bon premier 500 (3e derrière les Italiens et les Norvégiens), n’a pas pu conserver la cadence initiale et est retombé dans son travers (un mille du milieu en dedans). Kowal et Hardy savaient très bien que la qualification se jouerait avec les Polonais. Les Français ont beau s’appliquer dans leurs ultimes coups d’aviron, ils s’inclinent pour 83/100e de seconde face aux rameurs de l’Est.

Heureusement la bonne nouvelle du jour est signée Rolland et Andrieux. Sans toutefois réaliser un début de parcours aussi rapide que lors des éliminatoires les deux compères (4e après 500 m de course) remontent - au train - les Canadiens et les Sud-Africains. Auteurs du meilleur dernier 500 toutes manches confondues (1:34,95), "Jicé" et "Mike" tiennent absolument à battre les Britanniques, histoire de montrer qu’ils sont bien là. Un avantage psychologique oh combien important avant d’aborder la finale olympique. Les deux Français qui, jusque-là, n’avaient pas la pression sont désormais sur les devant de la scène. Ils sont suffisamment "professionnels" dans la gestion de leur temps d’ici la finale de samedi pour que l’on puisse leur faire confiance. Les Tricolores se méfieront, bien évidemment, des Australiens Tomkins et Long, mais également des Anglais Searle et Coode. Forts de leurs expériences, Jean-Christophe et Michel ont guère mis longtemps à analyser leur parcours : "Nous avons fait de bonnes choses, mais ce n’est pas encore parfait, notamment le premier 500 où nous avons deux secondes à gagner, mais nous savons comment faire ! Ce qui est positif, c’est que l’on se fait plaisir en ramant avec notamment notre arme forte : un enlevage canon."

Quant à la skiffeuse Sophie Balmary, sa mission n’était pas simple. Derrière le duo Rutschow-Karsten (1 et 2 sur la ligne d’arrivé), Sophie, bien présente d’entrée, s’est finalement essoufflée face à ces deux rameuses qui se disputeront, à coup sur, la médaille d’or olympique. Quant à la troisième place, elle est revenue logiquement à la Russe Alexandrova en tête de la course pendant 1000 mètres.

L’image du jour

Le deux sans barreur français (Jean-Christophe ROLLAND, Michel ANDRIEUX) qualifié pour la finale.

La skiffeuse Sophie BALMARY, au premier plan, terminera quatrième de sa demi-finale.

Le deux de couple (Frédéric KOWAL, Adrien HARDY) au fond, prendra la même place.

Ainsi que le quatre sans barreur (Daniel FAUCHÉ, Antoine et Laurent BÉGHIN, Gilles BOSQUET), quatrième de leur demi-finale.