En direct des Jeux — dimanche 24 septembre 2000

Le fait du jour

Or en "quatre" et bronze en "double", c’est banco pour les "PL"

La voie ouverte par Rolland et Andrieux, champions olympiques en deux sans barreur la veille, a certainement motivé les poids léger. À la médaille de bronze remportée par Thibaud Chapelle et Pascal Touron (deux de couple) au terme d’un 2 000 de toute beauté est venue s’ajouter le superbe titre olympique remporté par les rameurs du quatre sans barreur Xavier Dorfman, Yves Hocdé, Jean-Christophe Bette et Laurent Porchier.

Deux titres olympiques, plus une médaille de bronze, l’aviron français n’a jamais connu un tel palmarès aux JO. Incontestablement la "griffe" Mund y est pour quelque chose.

Sur le bassin de Penrith Lakes, toujours aussi régulier et donc équitable en ce qui concerne les lignes d’eau, le premier des deux bateaux français engagés en "grande" finale : le deux de couple se met rapidement en route. Être, d’entrée, dans le groupe de tête, c’est la seule manière à adopter pour la course à la médaille. Un schéma que Pascal Touron et Thibaud Chapelle qui a fait ses preuves et qu’ils adoptent. "Nous sommes vraiment partis à fond, peut-être même en sur régime, admet Pascal, mais il fallait le faire." Au 500, puis au mille, les Français sont dans la seconde des Polonais (premiers) et des Italiens, mais ils se méfient, comme de la peste, des Allemands. Ces derniers leur reprennent la troisième place à l’approche des 500 derniers mètres, mais la spécialité française : l’enlevage a, une nouvelle fois, fonctionné à plein. Si, pour l’or (Pologne) et l’argent (Italie), la cause est entendue ; par contre, Pascal et Thibaud se jettent à fond dans la bagarre pour la médaille de bronze. "Même si on a du mal à se repérer tellement la densité est forte dans cette course, on laisse sur place les Allemands." Les Français qui ne sont pas du genre à parader savourent maintenant le bronze. "C’est magnifique, ajoute Thibaud, je n’arrive même pas encore à réaliser ce qu’il vient de nous arriver."

Le quatre sans barreur "PL" champion olympique

La matinée débute sous les meilleures hostilités. De quoi prendre confiance lorsque les rameurs "PL" du quatre sans barreur sont sous les ordres du "starter" une demi heure plus tard.

Xavier Dorfman et ses camarades ont encore en tête les consignes données par leur entraîneur Bruno Boucher juste avant le départ, à savoir : partir à fond. Maintenant, il faut mettre l’ensemble en action. "On savait que l’Australie était le bateau à battre, concède Xavier. À partir de là, à nous de ne pas manquer de vigilance. D’entrée, on leur tient tête, puis on tente de leur mettre la pression. Finalement, on réussi ! Les Australiens doutent et nous, on passe ! Tout cela dans les premiers 500 mètres. Imaginez l’ambiance !" À mi-course, puis au 1 500 mètres, les deux équipages sont toujours au bord à bord à ceci prêt que les Français se sentent plus frais et plus forts physiquement, et mentalement. "Dans les 200 derniers mètres, on met la pointe devant et les Australiens ne reviendront plus." Le plaisir est à son zénith pour ces quatre aventuriers poids léger qui apportent à l’aviron français le second titre olympique en 12 heures. Du jamais vu.